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ACTION CONTRE LA "SOZIALHILFESTELLE FÜR ASYLBEWERBER"
(ZSA, équivalent de l'OFPRA), Berlin en février
1987
Notre attaque contre la ZSA à Berlin est dirigée
contre la politique de droit d'asile pratiquée par des administrations
spéciales et racistes. Ce n'est pas un appel à une
politique de droit d'asile plus humaine. Il est fatal de croire
pouvoir obtenir quelque chose en adressant des revendications aux
dominants. L'exemple des récentes expulsions vers le Liban
démontre clairement la froide logique de politiciens expulseurs
impitoyables. L'application administrative et technique des instructions
du sénat berlinois ou du ministre de l'intérieur,
non seulement fait partie intégrante de cette politique,
mais en est aussi la condition nécessaire. À Berlin,
c'est la ZSA, une administration spéciale, spécialement
créée pour les réfugiéEs arrivant ici,
qui joue ce rôle.
L'action de cette administration repose sur des postulats directement
liés aux intérêts des alliés européens
: il s'agit de se protéger de façon systématique
contre les mouvements de migrantEs venus du monde entier par la
fermeture des frontières, et de l'accès à Berlin
Ouest en premier lieu, et par la canalisation et la concentration
des réfugiéEs dans des camps ou centres de regroupement.
Tout comme le registre central des étrangers à Cologne
et les services des étrangers chez les flics, la ZSA est
organisée de manière parfaitement centralisée
- se distinguant en cela des autres administrations sociales,
structurées par communes, voire par districts. Avec un appareil
administratif optimisé et une utilisation stricte de tout
son arsenal d'outils sociaux-techniques, cette administration spéciale
et raciste pose des critères de contrôle des conflits
sociaux à venir. Outre la répartition des réfugiéEs
dans les camps en RFA, et souvent dans les camps de regroupement
de la croix rouge allemande, la ZSA gère "l'assistance
sociale et médicale". Elle est en parfaite symbiose
avec la croix rouge pour ce qui est de l'exploitation et de l'oppression
au quotidien des habitantEs des camps. Cela commence avec le fait
de contraindre les réfugiéEs à faire des demandes
de colis sociaux auprès de la ZSA, en leur interdisant de
travailler pendant deux ans et en leur refusant ainsi le moyen de
gagner leur vie. La ZSA accorde une aide sociale dont le taux a
considérablement diminué : les réfugiéEs
reçoivent 50 marks par mois et, s'ils ne vivent pas en centre,
190 Marks en bons d'achats, mais la ZSA utilise tous les moyens
possibles, le plus souvent la suppression des bons d'achats, des
colis sociaux, des paiements de loyers, etc... pour essayer d'obliger
les réfugiéEs à vivre dans les camps de regroupement.
La concentration en camps répond à trois raisons
principales : premièrement, elle assure l'utilisation et
l'adaptation des réfugiéEs au marché du travail
puisqu'on peut les contraindre plus facilement à accepter
n'importe quel travail ; deuxièmement, la croix rouge allemande
se fait un maximum de fric par la gestion des camps. C'est ce dont
nous avons parlé dans notre déclaration relative aux
incendies de voitures de fonctionnaires de la croix rouge. Troisièmement,
l'encasernement de réfugiéEs de différentes
nationalités vise à réduire leur capacité
de résistance : on les monte les unEs contre les autres et
on les détourne ainsi de l'organisation d'une indispensable
entraide, tout comme on tente d'empêcher la mise en place
de structures clandestines. Enfin, mais c'est tout aussi important,
les barbelés entourant les camps rendent difficile le fait
de se mêler au milieu local. Le niveau de vie maintenu au
plus bas et le non-respect de l'aide la plus élémentaire
- rétention des bons maladies, refus d'attestations,
délaissement de traitements maladies - ne constituent
pas le sommet de l'arbitraire mais sont la méthode employée
par un appareil administratif raciste, fonctionnant de manière
logique.
Notre but n'est pas de lutter pour l'amélioration de la
technocratie sociale, nous attaquons cette administration spéciale
par principe.La ZSA, et avec elle toutes les administrations racistes,
doit disparaître !
RZ
Extrait de Cette Semaine #84, fév/mars 2002, p.37
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