Chronologie succinte des dernières années des RZ
Cette chronologie n'a pas pour but d'être exhaustive, elle
laisse de côté toute la première période
des RZ qui commence en 1973 et s'achève au début des
années 80, pour se concentrer sur les années concernant
les actes reprochés aux accuséEs. Selon le parquet,
les RZ et la Rote Zora (groupe autonome qu'ont constitué
des femmes appartenant ou proches des RZ) seraient responsables,
entre 1973 et 1995, de plus de 186 d'attentats sur des administrations,
des entreprises, des installations militaires et de balles tirées
dans les genoux de différents responsables. Par ailleurs,
plusieurs groupes existent dans différentes régions,
notamment en Rhénanie-Wesphalie, dans le territoire du Rhin
et du Main, en Allemagne du Nord et à Berlin Ouest.
En 1975 dans le premier numéro de leur journal " revolutionärer
Zorn", les RZ, qui se définissent comme anti-impérialistes,
antiracistes et antisexistes, regroupent leurs actions selon trois
axes : les actions anti-impérialistes, les actions antisionistes
(contre les filiales et complices du sionisme en RFA) et les actions
en soutien aux luttes de travailleurs, de jeunes et de femmes. Après
deux actions fort controversées, à l'intérieur
comme à l'extérieur des RZ, d'une part l'attaque de
la conférence de l'OPEP en 1975, et d'autre part le détournement
d'un avion faisant la liaison Paris-Tel Aviv en 1976, avec deux
membres du FPLP 1, l'aile internationaliste va se séparer
des RZ et abandonner ce nom.
Au début des années 80, les RZ vont entre autres
être très présentes dans les luttes des squatts,
antinucléaires, antimilitaristes et contre la construction
de la piste de décollage ouest de l'aéroport de Francfort
sur le Main. Elles vont également beaucoup réfléchir,
écrire et agir contre la technologie.
86-87 : début de
la campagne pour la libre circulation et contre la politique de
l'Etat à l'égard des réfugiés. De nombreuses
actions visaient à la destruction des dossiers, comme celle
contre l'équivalent de l'OFPRA à Zirndorf, et en 1987
environ 6000 dossiers et des centaines de passeports furent détruits
lors d'incendies volontaires dans différents bureaux de l'Ofpra,
ce qui avait pour conséquence immédiate de retarder
ou d'empêcher les expulsions, faute de papiers nécessaires.
Août 86: attentat contre les locaux de la police des étrangers
à Hambourg.
Septembre 86:
- action contre la
onzième chambre du tribunal de Lunebourg, chargée
de traiter les dossiers des étrangers.aaction contre le
président et le responsable de l'accueil et de l'hébergement
des réfugiéEs de la croix rouge de Berlin.
- attentat contre le
registre central des étrangers à Cologne.
octobre 86: à Cologne, attentat contre la Lufthansa, qui
procède aux expulsions.
octobre 86: tir dans les jambes de Harald Hollenberg responsable
de la police des étrangers de Berlin Ouest, qualifié
dans le tract de revendication de "chasseur d'hommes et d'assassin
de bureau", "complice de la mort de 6 sans papiers brûlés
vifs dans un centre de rétention de Berlin".
1er sept 87: Günther Korbmacher, alors président de
la cour du tribunal administratif, qui participa activement aux
mesures de restriction du droit d'asile, se prit lui aussi des balles
dans les jambes. Dans la lettre de revendication, Korbmacher est
qualifié "d'assassin de bureau par excellence".
" Quand quelqu'un envoie des personnes vers la torture ou vers
la mort, on ne peut se contenter de faire cramer sa voiture ou de
lui foutre une raclée. C'est inadéquat et cela amoindrit
ses crimes".
septembre 87: action contre le bureau de reconnaissance des réfugiéEs
étrangerEs à Dusseldorf.
Dans la nuit du 5 au
6 février 1987, un attentat à l'explosif détruit
une partie de la ZSA (Zentrale Sozialhilfestelle für Asylbewerber,
équivalent de l'OFPRA en France) à Berlin. Dans le
tract revendiquant cette action, les RZ évoquent le rôle
décisif que joue la ZSA dans le contrôle des réfugiés
[voir traduction page suivante].
9 mai 1989 attentat au tribunal administratif de Dusseldorf et
à celui de Munster.
novembre 89:
- action contre le
fichier des tsiganes (roms et sintis) à Cologne.
- action contre le service
social du travail et de la santé de Hambourg.
Cette "campagne
pour la libre circulation" prend fin en 1990 et, comme à
leur habitude, les RZ font circuler des textes d'analyse critique
sur les actions et réflexions de cette période.
août 91: attentat contre le service des étrangers
de Böblingen.
15 janvier 1991: Contre la guerre du Golfe, premier attentat contre
la Siegessäule (colonne de la victoire) monument de Berlin,
considéré par les auteurs comme le symbole de la guerre,
magnifiant le pouvoir masculin.
N.B. : Les dernières
actions revendiquées par les RZ ont lieu le 3 octobre 1993
(contre un générateur et des véhicules de la
BGS [police des frontières] à Frankfurt/Oder et Görlitz)
-alors que dès 1990, certains groupes avaient déjà
annoncé et expliqué leur autodissolution- et
le 24 juillet 1995 eut lieu le dernier attentat sous le nom de la
Rote Zora (contre un chantier naval de Brême où sont
construits des bateaux militaires pour la Turquie).
1. Sur les accusations
d'antisémitisme lors de ce détournement, voir les
journaux Kassiber de Brême de mars 2001 (pages 35-43)
et Radikal de Berlin, de juin 1996 (pages 27-41). On consultera
également les textes des RZ rassemblés dans Die
Früchte des Zorns, Texte und Materialien zur Geschichte der
Revolutionären Zellen und der roten Zora, ID Archiv, 800
pages, 2 volumes.
Extrait de Cette Semaine #84, fév/mars 2002, pp.34-35
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